Réchauffement climatique : les maladies liées aux tiques en hausse en France

par I.N
Publié le 1 août 2023 à 9h27

Source : JT 13h Semaine

C'est une nouvelle conséquence du dérèglement climatique.
La transmission des maladies liées aux tiques augmente en Europe, y compris en France.
En cause, un climat de plus en plus sec, et des périodes de plus en plus chaudes.

Les effets néfastes du changement climatique s'accumulent. À cause du dérèglement du climat, les maladies liées aux tiques s'installent de plus en plus en Europe. Outre la maladie de Lyme, la plus connue et contre laquelle un plan national a été mis en place par le gouvernement, d'autres pathologies, comme l'encéphalite à tiques, se développent, y compris dans l'Hexagone. Et la fièvre du Congo menace.

La maladie de Lyme

Qu'est-ce que c'est ? La maladie de Lyme, aussi appelée borréliose de Lyme, se transmet "lors d'une piqûre de tique infectée par une borrelia, une bactérie de la famille des spirochètes", explique le ministère de la Santé et de la Prévention sur son site. Le plus régulièrement sans symptôme, elle peut parfois provoquer de graves problèmes de santé, comme des "douleurs articulaires durables", ou encore une "paralysie partielle des membres". Une plaque rouge autour de la zone piquée peut aussi être visible.

Combien y a-t-il de cas ? Ces dernières années, cette maladie a connu une résurgence en France. D'après nos confrères du Monde, son taux d'incidence était de 40 cas pour 100.000 habitants dans le pays en 2009. En une décennie, il a plus que doublé. Selon Santé publique France, "le taux d'incidence annuel de la borréliose de Lyme était estimé à 91 cas pour 100.000 habitants en 2020". Soit une estimation de plus de 60.000 Français infectés cette même année, qui ne fait pas exception : la France connaît une "tendance à l'augmentation du nombre annuel de cas estimé depuis 2009", relève l'agence sanitaire.

L'encéphalite à tiques

Qu'est-ce que c'est ? Autre maladie liée aux tiques en progression dans l'Hexagone : l'encéphalite à tiques. Ce virus est transmis aux humains principalement par la piqûre d'une tique infestée, essentiellement du printemps à l'automne. Mais la transmission peut passer par des ruminants infectés, dont les chèvres, et le virus se retrouver dans des produits au lait cru. La région Auvergne-Rhône-Alpes apparaît dorénavant comme une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, comme le Forez. Le sud de l'Ardèche est aussi atteint. Pour se protéger, de longs vêtements en forêt ou dans des herbes hautes et une vigilance sont préconisés.

Combien y a-t-il de cas ? D'après un bilan de Santé publique France publié début juillet, cette maladie ne cesse de gagner du terrain. De mai 2021 à mai 2023, 71 cas ont été notifiés (30 en 2021, 36 en 2022, 5 en 2023), indiquait l'agence sanitaire. La majorité étaient des hommes, l'âge médian était de 48 ans. Mais quatre enfants, dont deux ayant moins de 10 ans, et cinq seniors de plus de 65 ans - l'âge étant un facteur de gravité accrue - ont été affectés. Si la maladie a "une létalité très faible", elle provoque, dans les cas symptomatiques, "des séquelles importantes suite à l'atteinte du système nerveux central", relevait alors Alexandra Mailles, épidémiologiste chez Santé publique France.

La fièvre du Congo

Qu'est-ce que c'est ? Le virus de la fière de Crimée-Congo (FHCC) se propage par la tique Hyalomma, originaire d'Afrique et d'Asie. Cette fièvre se limite généralement à un syndrome grippal avec troubles digestifs. Toutefois, "dans certains cas, elle peut s'aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique, dont le taux de létalité atteint 30% dans certains pays", indiquait en juin dernier l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Combien y a-t-il de cas ? Introduite principalement par des oiseaux migrateurs venant d'Afrique, cette tique est présente en Corse depuis plusieurs décennies, et sur le littoral méditerranéen depuis 2015. À ce stade, "aucun cas humain de contamination par le virus de la fièvre de Crimée-Congo n'a encore été observé", assurait l'Anses. Mais "une émergence en France est possible". Une dizaine de cas humains autochtones de cette fièvre ont ainsi été rapportés en Espagne depuis 2013, dont certains ont entraîné le décès du malade, observait l'agence. Ce risque est "d'autant plus probable que l'extension géographique de la zone d'implantation des tiques devrait être favorisée par les changements climatiques", poursuivait-elle. Les climats secs et les périodes chaudes sont prisés des tiques Hyalomma.


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