Signalés d'abord autour de Rouen cet été, les vols de carte SIM d'ascenseur, utilisées ensuite pour envoyer des SMS frauduleux, touchent plusieurs régions.Habitants bloqués chez eux, factures salées pour les bailleurs...Le phénomène n'est pas sans conséquence, comme a pu le constater une équipe du 20H de TF1.
Quel est le lien entre les pannes d'ascenseurs et les arnaques par sms ? Si à première vue la question peut paraitre incongrue, ces deux phénomènes en recrudescence se répondent pourtant l'un l'autre. Beaucoup l'ignorent en effet, mais la plupart des ascenseurs modernes sont équipés d’une carte SIM sur lesquelles les voleurs jettent actuellement leur dévolu. Ils ont compris que ces dernières peuvent être utilisées pour passer des dizaines de milliers d'appels téléphoniques ou envoyer des sms frauduleux, sans être protégées par aucun dispositif de sécurité.
C'est dans ce contexte que les vols en série, signalés dans un premier temps en Normandie cet été, s'étendent, et notamment en Ile-de-France.
"On reste enfermés"
Concrètement, les voleurs n'hésitent pas à tout arracher et démonter pour accéder aux boîtiers dissimulés dans le local technique de l’ascenseur, dans lequel sont souvent dissimulées les fameuses cartes. C'est ce qu'il s'est passé dans l'immeuble de Rouen, en Seine-Maritime, où se rend notre équipe dans le reportage en tête de cet article : l'ascenseur a été mis en arrêt pendant seize jours à cause du vol de la carte SIM de l’appareil. Sans elle, il ne peut plus être utilisé car elle permet notamment d'effectuer des appels d’urgence en cas d’accident. À la clé, une longue galère. "Si un sac était trop lourd, on s'aidait un peu mutuellement", raconte Mireille, une habitante.
"On reste enfermés, c'est comme ça, on attend", se désole de son côté une habitante d'un autre immeuble à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, où la carte SIM de l’ascenseur a été volée deux fois en seulement quinze jours.
" 62.496 euros de facture de sms"
Pendant que les habitants des immeubles concernés prennent leur mal en patience, les voleurs, eux, envoient des SMS frauduleux par milliers. Fausses contraventions, arnaques au compte formation ou à l'assurance maladie... à titre de repère, une seule carte dérobée peut envoyer plus d’un million de textos, et c’est le responsable des logements sociaux qui reçoit la facture.
"Au 30 juin, on a 62.496 euros de facture de SMS", illustre Jean-Baptiste Paturet, directeur général de l'Office Public de l’Habitat d’Aubervilliers, qui a opté pour deux solutions pour tenter d'endiguer le phénomène. "Le premier, limiter le nombre de SMS et le deuxième élément est de faire bloquer la carte dès qu’elle change d’appareil", détaille-t-il.
Des messages ont également été placardés dans les immeubles pour dissuader les voleurs, leur rappelant qu'ils s'exposent à 45.000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement.