VIDÉO - Réforme de Pôle Emploi : ce qui attend les allocataires du RSA

par V. F | Reportage TF1 : Maureen Alibert, Florence Couturon et Benjamin Rey
Publié le 8 juin 2023 à 12h56

Source : JT 20h Semaine

Le gouvernement a présenté son projet de loi "pour le plein emploi", qui doit donner naissance à France Travail, successeur de Pôle emploi.
Il va permettre de mettre en place un accompagnement plus personnalisé des allocataires du RSA.
Le 20H de TF1 s'est intéressé à l'exemple du Loiret, qui teste déjà le dispositif comme 18 autres départements.

Retrouver "le plein emploi", c'est l'objectif du projet de loi présenté mercredi 7 juin par le gouvernement. Parmi les mesures les plus symboliques, la création de France Travail, qui se substitue à Pôle Emploi, mais aussi une profonde réforme du RSA. L'exécutif mise sur cette transformation pour atteindre un taux de chômage autour de 5% en 2027 (contre 7,1% actuellement) en ciblant les personnes très éloignées de l'emploi.

Car, en dépit de la forte baisse du chômage ces dernières années et des pénuries de main d'œuvre dans de nombreux secteurs, le nombre des bénéficiaires du RSA n'a guère diminué depuis 2017, autour de 1,9 million. Dans ce contexte, la création de France Travail, au plus tard d'ici au 1er janvier 2025, vise à mieux coordonner les acteurs du service public de l'emploi, caractérisé "par son atomicité et complexité", a expliqué le ministre du Travail, Olivier Dussopt. 

15 à 20 heures hebdomadaires d'activité

Il s'agit donc d'avoir la même procédure d'entrée pour toutes les personnes en recherche d'emploi ou rencontrant des difficultés d'insertion, quelle que soit la porte où elles frappent. L'idée est qu'une personne faisant une demande de RSA à la CAF se retrouve en même temps inscrite à France Travail, alors qu'aujourd'hui seuls 40% des bénéficiaires du RSA sont à Pôle emploi. Percevoir le revenu de solidarité active peut en effet prendre du temps. Une mère de famille en a fait l'amère expérience en septembre dernier. "Je n'avais pas forcément un conseiller en ligne ou en rendez-vous, donc en fait, j'ai dû attendre. Tout simplement. Et un mois et demi après, on m'a attribué le RSA", témoigne-t-elle dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article. Ce délai est pourtant inférieur à ce qu'un demandeur d'emploi doit attendre, en moyenne 155 jours.

Cette inscription automatique à France Travail, sur la base de critères communs, permettra "une entrée rapide dans le parcours d'accompagnement" et "une visibilité sur l'ensemble des personnes en recherche d'emploi sur un territoire", souligne-t-on à Matignon. Chaque inscrit à France Travail signera "un contrat d'engagement". C'est dans ce cadre qu'un accompagnement rénové des allocataires du RSA est expérimenté dans 18 départements avec la question sensible des 15 à 20 heures hebdomadaires d'activité.  Pas formellement inscrites dans la loi, ces heures (stages en entreprise, formation, remises à niveau, rédaction de CV...) seront un objectif "adapté" à chacun, a précisé Olivier Dussopt. Ce ne sera "ni du travail gratuit, ni du bénévolat obligatoire", a-t-il répété face aux craintes des associations de lutte contre la pauvreté. Mais en cas de refus, l'aide pourra être suspendue.

Pour voir concrètement ce que cela change, le JT de TF1 s'est rendu à Orléans, dans le Loiret, un des départements qui expérimente ce dispositif depuis un an. Kevin, qui touche le RSA depuis cinq mois, devra suivre une formation pour continuer à le percevoir. Ce jour-là, il a rendez-vous avec son conseiller pour valider son inscription. Il sera intégré dans une formation de préparation au métier de l'informatique. "Il y a plus de 80 % de retour à l'emploi après formation. Si tout se passe bien, normalement dès que ma formation est terminée, comme il y a un stage d'un mois durant la formation, soit j'irai directement dans l'entreprise dans laquelle j'ai fait un stage, ou alors dans une entreprise qui est liée à la formation", se réjouit-il. Dans le Loiret, un bénéficiaire sur trois a retrouvé un emploi stable.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce projet de loi "plein emploi" va engendrer "mécaniquement" une hausse du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, a indiqué mercredi Olivier Dussopt. Mais cela n'aura pas d'incidence sur les chiffres du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) fournis par l'Insee, ceux "sur lesquels l'État communique depuis au moins 20 ans" et "qui n'ont pas grand-chose à voir en réalité avec le nombre de demandeurs d'emploi inscrits chez Pôle emploi", a-t-il ajouté.


V. F | Reportage TF1 : Maureen Alibert, Florence Couturon et Benjamin Rey

Tout
TF1 Info