Rentrée étudiante : le montant des bourses revalorisé pour la rentrée

Publié le 14 août 2023 à 6h00

Source : JT 20h WE

La ministre de l'Enseignement supérieure, Sylvie Retailleau, avait annoncé une revalorisation des montants des bourses, la plus forte depuis 10 ans.
Une mesure qui entre en vigueur dès cette rentrée.
Mais pour les syndicats étudiants, elle est insuffisante dans un contexte d'inflation.

Des aides pour préparer la rentrée. La fin des vacances approchant, le ministère de l'Enseignement supérieur a fait dans un document appelé "Guide de rentrée" un récapitulatif des différentes aides qui entrent en vigueur cette année pour soutenir les étudiants, parmi lesquels 700.000 sont boursiers. 

En premier lieu, la revalorisation de 37 euros des montants de bourse par mois, soit "la plus forte hausse des montants de bourses depuis 10 ans". Celle-ci sera effective dès ce mois d'août 2023 "en cas de paiement anticipé, ou en septembre pour tout dossier traité et validé", selon le document du ministère, présenté comme un moyen de lutter contre le non-recours à certaines aides existantes.

Une allocation universelle d'études demandée par les syndicats étudiants

Les barèmes pour pouvoir toucher une bourse, dont la demande peut toujours être déposée, et ce, jusqu'au 31 décembre, ont également été revus, permettant à 35.000 étudiants supplémentaires de toucher une aide et de bénéficier des avantages qu'elle offre. Un complément mensuel de 30 euros doit aussi entrer en vigueur pour les étudiants en outre-mer.

Avec cette revalorisation, 140.000 boursiers actuels basculeront à un échelon supérieur. "Cela représente pour eux une augmentation de leur montant de bourse allant de 66 euros à 127 euros par mois", précise le guide rédigé par le ministère pour cette rentrée étudiante. Ces mesures, déjà annoncées en mars dernier, doivent "mettre fin aux effets de seuil".

Par ailleurs, pour l'année 2023-2024, les loyers Crous vont à nouveau être gelés. La tarification sociale et très sociale (respectivement 3,30 et 1 euro) des repas pour les étudiants boursiers et identifiés comme précaires est également maintenue. Enfin, le ministère, qui juge le parc de logement Crous "très majoritairement en bon état", promet malgré tout la réhabilitation de l'ensemble de ces logements "d'ici la fin du quinquennat".

Ces mesures, qui représentent la première étape d'une réforme annoncée du système de bourses, correspondent selon le ministère à un financement de plus de 500 millions d'euros par an en plus pour lutter contre la précarité étudiante. "Cela représente une augmentation significative", reconnaît auprès de TF1info Félix Sosso, porte-parole du syndicat étudiant la Fage, tout en relativisant le montant dans un contexte d'inflation. "Il faut voir aussi que les barèmes du système de bourse n'ont pas été révisés depuis une dizaine d'années. Là, c'est simplement une réactualisation au niveau d'aujourd'hui", estime-t-il.

"Cela reste un montant largement insuffisant pour pouvoir lutter contre la précarité étudiante", déclare aussi Adrien Lienard, trésorier au sein de l'Unef, qui réclame plutôt, comme la Fage, la création d'une allocation universelle d'études pour soutenir les étudiants. "Ce qu'on revendique depuis des années, c'est une réforme qui est structurelle. Aujourd'hui, on a à peine un étudiant sur quatre qui est boursier alors qu'on a un coût de la vie qui explose depuis des années", alerte-t-il, tout en craignant que la deuxième étape de la réforme soit faite a minima ou qu'elle ne soit même pas poursuivie. 

"Ce qu'on craint, c'est que le débat ne porte que sur la visibilité des aides", redoute de la même façon Félix Sosso, en amont de la publication du récapitulatif du ministère. Du côté du ministère, on assure néanmoins que le travail devrait se poursuivre, les modalités devant être annoncées par la ministre Sylvie Retailleau lors de sa prochaine conférence de rentrée.


Aurélie LOEK

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