VIDÉO - Plan anti-harcèlement scolaire : une batterie de mesures et des questions

par Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Nathalie Pellerin, Matthieu Desmoulins
Publié le 28 septembre 2023 à 9h59

Source : JT 20h Semaine

Après le suicide, ces derniers mois de plusieurs élèves harcelés à l'école, Élisabeth Borne a annoncé qu'une lutte implacable allait être menée contre les harceleurs.
De nombreuses mesures ont été annoncées.
Sont-elles vraiment applicables ?

Faire confisquer par un juge le téléphone portable des élèves harceleurs, c'est l'une des mesures phares annoncées ce 27 septembre par Élisabeth Borne et Gabriel Attal. Mais cette mesure pose question à la famille d'un élève harcelé que nous avons rencontré. "Le juge va confisquer le téléphone, c'est une bonne chose. Mais est-ce que l'enfant pourra encore accéder à ses réseaux, que ce soit par un frère, par le téléphone d'un parent ou même que les parents rachètent un téléphone ?",  se demande à notre micro Céline Millardet, mère d'une victime de harcèlement scolaire et présidente de l'association "Hommage au beau sourire de Yolan". En effet, rien n'empêchera effectivement le harceleur de racheter un téléphone. 

Plateforme unique, formation et bannissement

Autre mesure annoncée par le gouvernement, donner plus de pouvoir à la plateforme dédiée au harcèlement scolaire, le 3018, qui recueille déjà plusieurs centaines de témoignages par jour. Un chiffre en constante augmentation ces derniers mois. La plateforme va accompagner les victimes de harcèlement avec une nouveauté, un bouton disponible sur tous les réseaux sociaux et sur lequel il suffira de cliquer en cas de problème (comme sur la photo ci-dessous). "Trop souvent les victimes nus disent 'pour faire un signalement, c'est compliqué, il faut télécharger des formulaires et on ne sait pas faire qui se tourner'. Là l'idée, c'est quand on est harcelé sur un réseau social qu'on puisse appuyer sur un bouton pour être directement en contact avec le 3018, le seul numéro en Franc capable d'aider les victimes de violences numériques", nous explique Samuel Comblez, directeur des opérations pour le 3018. 

Le gouvernement a également décidé de faire du 3018, le numéro unique de signalement, accompagné d'une application (contre deux numéros actuellement, le 3020 pour les familles et victimes et le 3018 sur le cyberharcèlement).

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La Première ministre a annoncé vouloir "exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux", renvoyant aux "dispositions actuellement débattues au Parlement, dans le cadre du projet de loi pour réguler et sécuriser l'espace numérique". Ce texte prévoit une nouvelle peine complémentaire de "bannissement" d'un réseau pendant six mois à un an, que pourra prononcer un juge lorsqu'il condamnera une personne pour des faits de cyberharcèlement. 

Dans les établissements scolaires, tous les enseignants et éducateurs devront être formés pour détecter et accompagner les cas de harcèlement, avec "l'objectif que chacun soit formé d'ici la fin du quinquennat". Une formation "renforcée" devra aussi être dispensée pour les "forces de l'ordre, magistrats et personnels de la Protection judiciaire de la jeunesse".

Une batterie de mesures, mais avec quel budget ? "Je rappelle que nous avons voté une loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur avec des moyens sans précédent pour les forces de sécurité intérieur. Les moyens nécessaires sont bien prévus dans ce cadre", a éludé la Première ministre. Aucune enveloppe définie n'a été communiquée. Mais selon nos informations, des recrutements de personnel dédié sont prévus, mais là encore sans chiffre précis.


Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Nathalie Pellerin, Matthieu Desmoulins

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