Relations sexuelles avec une ado de 14 ans : six mois de prison ferme requis contre dix hommes

par A.S avec AFP
Publié le 26 avril 2024 à 11h00

Source : Sujet TF1 Info

Dix hommes âgés de 25 à 60 ans étaient jugés jeudi à Valenciennes pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 14 ans.
Banquier, agriculteur, informaticien... Les prévenus avaient rencontré la victime sur Snapchat ou coco.fr
La procureure a requis six mois de prison ferme à leur encontre.

Tous ont rencontré l'adolescente sur Internet, majoritairement sur Snapchat et sur le site coco.fr, connu notamment pour être fréquenté par des pédocriminels, des escrocs ou encore des homophobes. Jeudi 25 avril, la procureure de la République de Valenciennes, Juliette Chopin, a requis deux ans de prison dont 18 mois avec sursis pour dix des onze prévenus pour "recours à la prostitution d'un mineur" ou "atteinte sexuelle sur mineur", qu'elle a demandé de requalifier en "agression sexuelle sur mineur de 15 ans". 

Banquier, agriculteur ou encore informaticiens, parfois en couple et avec des enfants, ces hommes âgés de 25 à 60 ans étaient jugés pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente âgée de 14 ans. Les principaux faits ont duré d'octobre 2022 à avril 2023.

La procureure a en outre requis 18 mois de prison avec sursis pour un autre prévenu pour "recours à la prostitution d'un mineur". Tous sont également poursuivis pour "sollicitation", "détention" et "acquisition" de l'image d'un mineur à caractère pornographique. 18 mois de prison avec sursis sont requis contre un douzième prévenu, poursuivi pour ces seuls faits.

L'âge de la victime au cœur des débats

"J'avais énormément d'idées noires", a dit le plus jeune prévenu, 25 ans, des sanglots dans la voix. Il reconnaît plusieurs fellations, mais nie toute pénétration vaginale et toute transaction, contrairement à ce qu'affirme la jeune fille. Des images pédopornographiques ont été retrouvées sur son ordinateur. Lui évoque des fichiers "téléchargés en masse" sur le "dark web", dont il ignorait le contenu. Il savait la victime mineure, mais affirme qu'il pensait alors qu'elle avait 16 ans, pas 14. "Pourquoi est-ce que je ne l'aurais pas crue ?", a-t-il demandé. "À 14 ans, elle en faisait 12", a rétorqué le père de la jeune fille qui, elle, était absente à l'audience. "Elle fait très jeune. C'est une enfant."

"J'étais pas bien, dans un brouillard", a pour sa part soutenu un cinquantenaire. En rencontrant la victime, il lui "donnait 16 ans". Mais l'a quand même laissée lui faire une fellation.

"J'ai fait ça pour savoir si je pouvais encore plaire", a assuré un autre prévenu, banquier, 25 ans, qui reconnaît des rapports sexuels. Il voulait savoir via ces relations s'il était "encore amoureux de sa compagne", avec qui il est encore en couple. "Je veux conseiller à tout le monde, s'ils voient un psy qui ne leur convient pas, d'aller en voir un autre", a-t-il poursuivi. 

"J'ai fait une connerie", a lâché un autre prévenu, 47 ans. "Mais c'est pas moi qui ai été la draguer, c'est l'inverse" (sic), a-t-il insisté, avant d'ajouter :"J'espère qu'elle pourra se reconstruire et avoir une vie épanouie".

Des échanges avec 54 comptes

L'enquête avait commencé lorsque les parents de l'adolescente s'étaient présentés à la gendarmerie de Bouchain (Nord) en avril 2023, inquiets de son absence. Retrouvée chez l'un des prévenus dans le Pas-de-Calais, elle avait alors expliqué sa fugue par un "besoin d'être seule", notamment justifié par l'alcoolisme de sa mère.

L'enquête a permis d'identifier des échanges avec 54 comptes, notamment des photos dénudées. 


A.S avec AFP

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