Les cliniques privées appelées à la "suspension totale" de leurs activités à partir du 3 juin

par Axel JUIN
Publié le 25 avril 2024 à 15h30

Source : JT 20h Semaine

Une "suspension totale" des activités des cliniques privées à compter du 3 juin est demandée par la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP).
Elles sont en guerre avec le gouvernement sur leurs tarifs pour 2024.

La fédération de l’hospitalisation privée (FHP) appelle à une "suspension totale" des activités des cliniques privées à compter du 3 au 5 juin, prolongée jusqu'au 9 juin - la date des élections européennes - pour les urgences et la permanence des soins. Le FHP demande une augmentation de 500 millions d'euros de l'enveloppe budgétaire pour ces hôpitaux privés. Le mouvement est soutenu par cinq des six syndicats représentatifs de médecins libéraux. Les spécialistes libéraux travaillent pour la plupart à la fois dans leurs cabinets et dans les cliniques, qui sont leur "outil de travail".

La FHP réclame une augmentation de 500 millions d'euros de l'enveloppe budgétaire allouée aux hôpitaux privés pour 2024, pour bénéficier d'une hausse équivalente à celle allouée aux hôpitaux publics. Pour l'instant, le gouvernement prévoit une hausse de 0,3% de cette enveloppe pour le privé, contre 4,3% pour les hôpitaux publics.

De leur côté, les médecins spécialistes, qui sont engagés depuis plusieurs mois dans de difficiles négociations avec l'Assurance maladie pour leur rémunération sur les 5 ans à venir, réclament également 500 millions d'euros supplémentaires, pour la revalorisation de leurs actes techniques.

Un mouvement susceptible de se poursuivre

Ce mouvement inédit est "reconductible", et à durée indéterminée, ont-ils précisé. Les professionnels commenceront à contacter les patients pour les déprogrammer "entre le 15 et le 20 mai" pour "que le 3 juin, il y ait le minimum de patients hospitalisés", selon Philippe Cuq. "Nous allons avertir que nous ne pourrons pas les prendre en charge" à partir du 3 juin, a-t-il précisé.

Les patients déjà hospitalisés continueront "bien sûr" d'être soignés, a-t-il dit.

Une hausse de budget pour compenser l'inflation et revaloriser les salaires

"Il y a une alliance totale entre médecine libérale et hospitalisation privée", a assuré à la presse Lamine Gharbi, le président de la FHP. "Si nos établissements nous disent que certaines activités sont déficitaires, qu’on ferme des services des blocs opératoires parce que ce n’est plus rentable […] notre activité sera en grande difficulté", a déclaré de son côté Philippe Cuq. Celui-ci alerte sur une situation "jamais connue" auparavant.

La FHP indique avoir besoin de cette hausse de 500 millions d'euros - sur une enveloppe actuelle totale de 18 milliards - pour pouvoir notamment compenser l'inflation et revaloriser les salaires à la même hauteur que dans le public. Selon elle, la différence entre les +4,3% d'augmentation accordés au public, et les +0,3% accordés au privé s'explique essentiellement par le financement des mesures de revalorisations salariales (point d'indice de la fonction publique et gardes de nuit et de week-end) accordé au public en 2023.

Les cliniques privées ont "aussi" des soignants de garde, et en l'état actuel "nous n'avons pas les moyens de les revaloriser", a déploré M. Gharbi. 


Axel JUIN

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