Le serveur de café ou de restaurant est un profil très recherché. Un métier difficile, avec un horaire décalé, les professionnels ont pris conscience et augmentent enfin les salaires de façon conséquente.
La terrasse d'une centaine de places du "Café A" dans le 10e arrondissement de Paris est inexploitée. Pour cause, le patron de l'établissement, David Zenouda, cherche désespérément quatre serveurs, mais à ce jour, il n'a reçu aucun CV. Pourtant, il a posté des annonces partout. Pour tenter de convaincre des candidats, il met en avant un certain nombre d'avantages comme une hausse des salaires ou des aménagements des horaires de travail. "Aujourd'hui, on a besoin d'aller chercher, de séduire, de trouver la perle rare qui progressera chez nous et qui évoluera dans notre secteur. Et ça passe évidemment par les augmentations", nous explique-t-il dans la vidéo en tête de cet article.
Il y a augmenté de 16 % en moyenne tous les salariés cette année, que ce soit en cuisine ou en salle. Par exemple, Anthony Enedy travaille au "Café A" depuis 4 ans et gagne maintenant 1700 euros net par mois. Pour le garder dans l'entreprise, il a été augmenté en janvier dernier de 200 euros. Mais même avec ces nouvelles conditions, cela ne suffit toujours pas. Ils sont seulement deux à assurer le service mercredi midi. "Pour moi, les gens n'ont plus envie de travailler dans la restauration. C'est un métier trop difficile, trop contraignant", analyse-t-il.
Dans un autre restaurant, la crêperie "Au Duc de Bretagne" à Versailles (Yvelines), José Machado, le patron, est partout, il doit gérer l'accueil des clients, le bar, le service en salle et la caisse. Il travaille sans s'arrêter avec un seul serveur, Patrick, qui a été embauché en CDI, il y a six mois, pour un salaire de 1800 euros net. Prime de travail, participation aux frais de transport, c'est ce qui l'a convaincu de signer. Le restaurant fonctionne avec un seul serveur alors qu'il en faudrait trois au total. Le restaurant doit donc fermer une journée par semaine. Cela représente 12.000 euros de chiffre d'affaires en moins tous les mois. "Au fur et à mesure, on perd des clients parce qu'on ne peut apporter aux clients le service demandé", déplore José Machado.
La profession est clairement en tension. Selon le dernier baromètre de Pôle Emploi, plus de 122.000 postes de serveurs sont actuellement à pourvoir partout en France.