L'agence de notation financière Fitch Ratings a dégradé cette semaine la note de la France, passée de AA à AA-.Quelles conséquences concrètes pour nos finances ?Décryptage dans cette chronique.
C'est coup de tonnerre pour nos finances publiques. L'agence de notation financière internationale Fitch Ratings a annoncé vendredi qu'elle abaissait la note de la France, de AA à AA-. Une mise en garde immédiatement relevée par l'opposition, qui accuse Emmanuel Macron d'en être responsable, l'agence ayant répercuté les craintes liées au mouvement social né de la réforme des retraites.
L'échelle des notes financières va de AAA+ (excellente solvabilité d'un État ou d'une collectivité) à D (très mauvaise solvabilité). Plus la note est élevée, plus le risque est faible. Les notes BBB traduisent une solvabilité moyenne et les CCC, un risque très important de non-remboursement.
Décisif pour la dette publique
Trois agences font la pluie et le beau temps sur les marchés financiers, produisant pour les investisseurs des informations indispensables leur permettant d'analyser les risques : Fitch, qui vient de dégrader la note de la France, Moody's et Standard & Poors, qui rendra sa note en juin prochain. Elles font la réputation des États, évaluant leur capacité à rembourser leur dette et les emprunts contractés.
Leurs notes sont importantes, car elles sont scrutées par les investisseurs qui, en fonction des résultats, vont accepter de prêter à tel ou tel État, à tel ou tel taux. Si vous êtes mal noté, votre taux d'emprunt sera particulièrement élevé.
Si la France a perdu son AA, la note AA- la classe toujours au rang des "bons" élèves. Toutefois, cette dégradation est un très mauvais signal. Certains économistes estiment qu'elle peut entraîner un nouveau bond des taux d'intérêts, avec des conséquences directes sur l'accès des ménages au crédit. Une position qui n'est pas partagée par tous les experts. En revanche, cela risque de compliquer la tache pour les finances publiques. Les marchés vont scruter, jour après jour, l'action de l'État pour réduire sa dette. Ce qui réduit la marge politique pour prendre des mesures telles qu'une baisse d'impôts.