Fitch, Moody's, S&P… Mais qui sont ces agences de notation qui évaluent la dette française ?

Publié le 2 juin 2023 à 16h13, mis à jour le 26 avril 2024 à 7h00

Source : TF1 Info

Les agences Fitch et Moody's s'apprêtent à annoncer ce vendredi 26 avril leur nouvelle notation de la dette française.
Une décision qui intervient un mois avant la note de S&P, attendue le 31 mai.
Mais qui sont ces agences de notation internationales, au rôle central dans le monde de la finance ?

La France a-t-elle la capacité de rembourser sa dette ? C'est ce que vont tenter d'analyser ce vendredi 26 avril deux des trois principales agences de notation, Fitch et Moody's. Toutes deux doivent dévoiler leur nouvelle appréciation, dans un contexte de perspectives revues à la baisse par le gouvernement et de plans d'économies de plusieurs dizaines de milliards d'euros annoncés. Un mois avant la note de S&P Global Ratings, elles pourraient dégrader la note française.

S&P, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s'agit de l'un des trois mastodontes des agences de notation. L'entreprise privée américaine, anciennement appelée Standard & Poor's, note la France depuis 1975 et ne l'a dégradée qu'à deux reprises. C'est aussi la première à avoir retiré à l'Hexagone son emblématique "triple A" en 2011, qu'il n'a jamais retrouvé depuis.

Trois mastodontes qui évaluent (presque) toute l'Europe

Avec Fitch et Moody's, les deux autres grandes entreprises américaines du secteur qui se partagent à elles trois près de 93% du marché européen, selon un rapport de l'autorité européenne des marchés financiers, elles disposent d'un pouvoir en quelques lettres. Leur rôle ? Attribuer des notes aux dettes émises par des entreprises - qui les rémunèrent pour cela -, des collectivités territoriales ou des États. Les meilleurs élèves obtiennent le fameux AAA, synonyme d'une excellente gestion. Les États les plus en difficulté se voient attribuer des notes de B à C, la lettre D étant réservée aux défauts de paiement.

Elles utilisent pour cela différents critères. Certains sont objectifs, comme "le taux d'endettement, la tendance en cours, le déficit, la part de la dette indexée sur l'inflation, le poids des intérêts d'emprunt", détaillait en 2023 Pascal Perri, éditorialiste économique de LCI, auprès de TF1info. D'autres sont plus subjectifs, comme "la capacité du pays à mener des réformes", poursuit-il. L'an dernier, Fitch a ainsi souligné "l'impasse politique" du gouvernement pour justifier sa dégradation.

Des analyses pas infaillibles

Chez S&P, la France obtient jusqu'ici "AA". Une note accompagnée d'une perspective négative : cela signifie que la prochaine évaluation, fin mai 2024, pourrait être synonyme de rétrogradation à "AA-". Un coup symbolique ? Pas seulement. Ces notes permettent de rassurer (ou non) les investisseurs.

En évaluant la capacité des États à rembourser leur dette, les agences de notation envoient un signal aux investisseurs sur la solvabilité des pays : plus la note sera basse, plus les investisseurs seront tentés de réclamer un taux d'intérêt plus élevé pour prêter de l'argent, car la dette sera considérée comme plus risquée.

Mais si les conclusions de ces agences sont scrutées de près par les différents acteurs économiques, elles ne voient pas toujours juste. Lors de la crise des subprimes en 2007, les agences de notation avaient été pointées du doigt pour avoir accordé la meilleure note possible à des produits financiers qui ont pourtant été à l'origine de l'éclatement de la crise.


Idèr NABILI

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