5 euros l'entrée : les réactions des premiers touristes contraints de payer pour visiter Venise

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Ani Basar, Karine Betun, Marc-Henri Maisonhaute
Publié le 25 avril 2024 à 16h57

Source : JT 13h Semaine

Venise est devenue, ce jeudi 25 avril, la première ville payante au monde.
Il faut désormais payer cinq euros pour la visiter quand on y vient en journée en période de grandes affluences.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place, où les réactions sont mitigées.

C’est une ville où 100.000 touristes se pressent chaque jour lors des pics de fréquentation, alors que le centre-ville ne compte plus que 50.000 habitants. Pour endiguer ce surtourisme, le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a opté pour une mesure inédite à ce jour à l'échelle mondiale : une taxe de 5 euros pour les touristes à la journée, entrée en vigueur ce jeudi 25 avril. 

À peine arrivés sur place, les touristes français rencontrés par TF1 dans le reportage du JT à voir en tête de cet article apprennent qu’ils sont hors-la-loi. "On est un peu des aventuriers, on ne se renseigne pas trop et on ne réserve rien. Donc on est arrivés sans rien savoir. Ce sont les aléas des gens comme nous", rigole l’un d’entre eux.

Si les visiteurs n’ayant pas payé ladite taxe s’exposent à une amende de 50 euros, pour le moment,  les 200 contrôleurs déployés pour vérifier s’ils ont téléchargé le QR code faisant désormais office de précieux sésame, font encore preuve d'une certaine tolérance. Les touristes concernés, aussi. 

"Cinq euros, ce n’est rien du tout", glisse un jeune Français. "Moi, je trouve que c’est bien. Chacun participe un peu pour mettre Venise en valeur et qu’il y ait un peu moins de monde", estime une compatriote. "Il y a un afflux massif de touristes. Il faudrait même qu’il y ait un quota et si on le dépasse, on ferme", ajoute un retraité vêtu d’un béret (mais sans baguette sous le bras).

Étonnamment, ce sont les locaux que nous avons interrogés qui ont critiquent l’initiative de la municipalité. "Ce qui nous aiderait, ce serait d’arrêter de réquisitionner les logements pour les touristes. Venise est une ville touristique depuis le XVIIIe siècle. On ne peut pas la bloquer avec un droit de visite comme cette taxe", juge en effet une riveraine.

"Il y a beaucoup trop de touristes ici, c’est un gros problème, mais on ne peut pas le résoudre en mettant en place un billet d’entrée illégal. Une ville, ce n’est pas un parc d’attractions", enfonce un autre habitant. De son côté, la mairie, par la voix de Simone Venturini, adjoint au tourisme, fait valoir que "les revenus de cette taxe serviront à préserver les palais, les rives, les canaux, et à développer les services publics comme le transport, le nettoyage des déchets ou la sécurité".


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Ani Basar, Karine Betun, Marc-Henri Maisonhaute

Tout
TF1 Info