VIDÉO - Diviser son jardin pour le vendre : la pratique du "Bimby" gagne du terrain en France

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : P. Mislangue, J.V Fournis
Publié le 20 octobre 2023 à 14h46, mis à jour le 20 octobre 2023 à 15h06

Source : JT 20h Semaine

Le "Bimby", diviser son terrain pour en vendre une partie, est une pratique en vogue en France.
L'année dernière, près de 100.000 opérations de ce type ont été réalisées.
Un système qui profite aux vendeurs, aux acheteurs, et que certaines communes plébiscitent, comme vous le montre le 20H de TF1.

Une maison à entretenir, un jardin devenu beaucoup trop grand... Jürgen Thévenin, propriétaire de terrain à Vigoulet-Auzil (Haute-Garonne), souhaite se séparer de 7000 m². Pour cela, il envisage une division en différentes parcelles. Un dispositif qui a un nom : le Bimby, un acronyme anglais qui signifie "Build in my backyard", soit "construire dans mon propre jardin".

Des urbanistes se chargent d'aider les propriétaires dans leur démarche, qui ne nécessite par de surface de terrain minimum. Il faut seulement respecter les règles d'urbanisme et s'assurer de quelques détails, comme "la position des réseaux, comment on peut accéder à la parcelle, comment on va pouvoir implanter la maison au mieux pour créer de la plus-value", détaille Amandine Hernandez, co-fondatrice et directrice des opérations chez "Villes vivantes", une start-up spécialisée basée à Toulouse, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article.

Ainsi, avec les fonds engrangés par ce Bimby, Jürgen Thévenin va pouvoir financer des projets : "Faire de la rénovation énergétique, préparer au mieux ma retraite, ou financer les études des enfants", égrène-t-il. Sur le terrain de ce particulier, deux maisons supplémentaires pourraient même être construites.

Une mise en œuvre plus compliquée en ville

En France, de plus en plus de familles se séparent d'un bout de jardin, une solution face à la crise de logement. "En 2022, il s'en est créé 96.000. Ce qui veut dire que sans étalement urbain, on pourrait vraiment proposer de nouvelles offres de logement", s'enthousiasme Amandine Hernandez.

Densifier sa commune sans multiplier les gros projets immobiliers, c'est justement le défi que s'est lancé il y a dix ans Jacques Ségéric, le maire de Vigoulet-Auzil. Au total, 20 hectares ont été rendus aux agriculteurs et 70 nouvelles maisons construites sur des terrains déjà bâtis. "Nous avons rendu aux tournesols leurs terres, et nous avons doucement densifié : peu ou prou, 300 ou 350 habitants de plus, sans nous étaler", souligne fièrement l'édile. 

Ce dernier a d'ailleurs lui-même eu recours au Bimby. "C'était un seul terrain sur lequel il y a [aujourd'hui] ma maison ici, et là, la maison de mon fils", nous présente-t-il. Si l'élu s'est tourné vers ce dispositif, c'est parce que son fils et sa belle-fille ne pouvaient pas, financièrement, s'acheter un terrain complet dans la commune. Avec le père, ils se sont donc partagé les frais, et ont construit deux maisons côte-à-côte.

"On aurait certainement été beaucoup plus loin du centre-ville et ça nous tenait à cœur aussi d'être proches des parents de mon conjoint", explique de son côté Lucie Ségéric, la belle-fille du maire.

Si le Bimby parait évident ici compte tenu de la taille des parcelles, en ville se pose tout de même le problème de la densification et de la concentration urbaine.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : P. Mislangue, J.V Fournis

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