Loi Zan : ces maires qui délivrent des permis de construire à la pelle avant qu’il ne soit trop tard

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Lucas Barbier, Xavier Thoby
Publié le 24 avril 2024 à 15h19

Source : JT 13h Semaine

La loi "zéro artificialisation nette" des sols d'ici à 2050 inquiète dans nos régions.
Elle implique que des communes doivent moins construire et moins s'étendre. Les élus se dépêchent de vendre des terrains, avant qu'il ne soit trop tard.

À Longuerue (Seine-Maritime), petite commune de 340 habitants, la mairie s’empresse de vendre le terrain municipal. "On vend ces 6 terrains parce qu'en 2030, on sera obligé de diviser par deux le nombre de surfaces qu'on pourra vendre", nous explique l'édile Jacques Petit. Si le maire s’y contraint, c’est à cause de la loi ZAN : zéro artificialisation nette. À horizon 2050, il sera difficile, voire impossible de construire sur des espaces naturels comme un champ ou une forêt. Les acquéreurs sentent bien que c’est le moment d’investir. 

La commune s’assure ainsi une rentrée d’argent, soit 100.000 euros, pour financer en partie des projets. "Ça va nous permettre de construire une cantine-garderie et aussi d'avoir de nouveaux habitants et donc de sauvegarder notre école", explique-t-il. 

À Saint-Quentin-Les-Chardonnets dans l’Orne, se trouve une zone d’activités de six hectares, dans laquelle 600.000 euros ont été investis par la communauté de communes. Mais deux ans après l’inauguration, aucune trace de la moindre entreprise. Les habitants s’interrogent sur la pertinence du projet. "Je crois que ça n'est pas assez réfléchi parce qu'il fallait déjà avoir de la demande avant de faire quelque chose", nous lance un passant  

Les élus parlent, de leur côté, d’anticipation. "Je pense que quand on est élu, on ne peut pas travailler au jour le jour. Il faut travailler pour l'avenir. On se dit aujourd'hui qu'à cause de la loi, on a bien fait de le faire", justifie Josette Porquet, maire (DVD) de Tinchebray-Bocage. Le terrain est déjà aménagé. Les entreprises n’auront donc aucune contrainte d’installation dans les années à venir.

Chaque année dans le pays, 20 à 30 000 hectares d’espaces naturels sont grignotés pour réaliser de nouvelles constructions.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Lucas Barbier, Xavier Thoby

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