Lecture vs écrans : voici leurs impacts sur le développement cérébral des enfants

Publié le 17 janvier 2020 à 18h58
Lecture vs écrans : voici leurs impacts sur le développement cérébral des enfants

RÉPERCUSSIONS - Alors que la 4ème édition de la Nuit de la lecture se déroule ce week-end en France, des chercheurs américains montrent, IRM à l'appui, que le cerveau des tout petits se développe plus rapidement chez ceux à qui l'on raconte souvent des histoires, contrairement à celui de ceux qui passent beaucoup de temps devant des écrans.

Nous vous parlions cette semaine d'une étude publiée par l'Agence sanitaire Santé publique France selon laquelle les enfants exposés aux écrans le matin avant l'école ont trois fois plus de risques d'avoir des troubles du langage. De récentes études, réalisées par le Reading & Literacy Discovery Centre de l'hôpital pour enfants de Cincinnati aux Etats-Unis, et relayées par CNN, fournissent pour la première fois des preuves neurobiologiques des avantages potentiels de la lecture sur le développement cérébral d'un enfant d'âge préscolaire. Elles montrent dans le même temps, à l'inverse, les répercussions négatives que peuvent avoir les écrans.

Une substance blanche plus développée

Pour en arriver à cette conclusion, ces études sur les impacts de la lecture et des écrans ont utilisé un type particulier d'IRM, appelé imagerie du tenseur de diffusion, pour examiner la substance blanche du cerveau de 47 enfants (à la différence de la matière grise qui contient la majorité des cellules, la matière blanche contient les fibres nerveuses, ndlr), tous en bonne santé et âgés de trois à cinq ans. Une classe d'âge essentielle à étudier puisque "c'est au cours des cinq premières années que le cerveau se développe le plus rapidement", a indiqué l'auteur principal, le Dr John Hutton, pédiatre et chercheur clinique au Cincinnati Children's Hospital.

Résultat, sur le cerveau de ceux à qui on avait lu de nombreuses histoires, les zones rouges montrent une croissance de la substance blanche organisée dans les zones de langue et d'alphabétisation du cerveau de l'enfant, zones qui soutiendront l'apprentissage à l'école (voir photo ci-dessous).

A l'inverse, sur le cerveau d'enfants qui passent en moyenne deux heures par jour à jouer sur des écrans, les zones bleues montrent un sous-développement et une désorganisation massifs de la substance blanche dans les mêmes zones nécessaires au soutien de l'apprentissage scolaire.

Les enfants qui ont des expériences plus stimulantes ont un énorme avantage lorsqu'ils arrivent à l'école.
Docteur John Hutton

"Les enfants naissent avec plus de neurones qu'ils n'en auront jamais dans leur vie, essentiellement une ardoise vierge", a déclaré le Dr Hutton. "Et selon le type de stimulation qu'ils reçoivent avec leurs parents - parler, être tenu, sortir, lire - les connexions entre ces neurones sont renforcées".

Fort de ce constat, le chercheur en est sûr : "Les enfants qui ont des expériences plus stimulantes qui organisent le cerveau ont un énorme avantage lorsqu'ils arrivent à l'école. Et même si le cerveau peut changer et apprendre à tout âge, il est beaucoup plus efficace au cours des cinq premières années, c'est pourquoi ces expériences de la petite enfance sont si importantes. D'autant qu'il est plus difficile pour les enfants de rattraper leur retard s'ils arrivent derrière", a-t-il poursuivi.

Après avoir lu cet article, vous n'aurez aucune excuse pour ne pas faire découvrir ou re-découvrir à vos enfants la richesse des bibliothèques et des librairies le temps d'une nuit, samedi 18 janvier, à l'occasion de la 4ème édition de la Nuit de la lecture.


Virginie FAUROUX

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