Sécheresse : ces villages corses sont contraints de boire de l'eau de mer dessalée

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Emmanuelle Rouillon, Philippe Pelletier
Publié le 26 avril 2024 à 18h23

Source : JT 13h Semaine

En Corse, en raison de la sécheresse, des habitants se retrouvent à boire de l'eau de mer dessalée.
C'est notamment le cas dans le nord de la Corse, à Rogliano.

Depuis deux ans, il n'a quasiment pas plu à Rogliano (Haute-Corse). "La sécheresse sévit de plus en plus sur notre ville (...) C'est la désolation !", déplore son maire. Même inquiétude pour le maire de la commune voisine. Il y a quatre ans à peine, le bassin qui alimente le village était plein, aujourd'hui, des restrictions d'eau s'imposent. "Le remplissage des piscines est interdit, l'arrosage des jardins est interdit, et le lavage des voitures et des terrasses", explique à notre micro l'édile de Tomino.

Dos au mur, les élus n'ont donc pas eu d'autres choix que d'installer cette usine de dessalement de l'eau de mer. "L'eau de mer, c'est ce qu'il y a de plus compliqué pour faire de l'eau potable. Le sel qui est dans l'eau de mer est dissous en quantité importante et pour enlever ce sel, c'est à l'échelle moléculaire", raconte Karim Kenzi, directeur technique chez Nomad-o. L'investissement est coûteux, 1.300.000 euros, mais les maires sont soulagés. Il y aura bien de l'eau cet été, alors que la population passe de 800 à 6 000 habitants à Rogliano.

Cependant, cette usine de désalement pourrait être nocive pour l'environnement. Une étude montre que pour un litre d'eau potable, 1,5 litre de saumure, un mélange de boue et de sel potentiellement nocif pour les écosystèmes, est rejeté. À Rogliano , cette saumure est rejetée dans le port, pas en pleine mer. "L'impact est quasiment nul", affirme Karim Kenzi.

Tout juste mise en service, l'usine fournit déjà de l'eau aux habitants, et c'est tant mieux pour Laurence qui vient d'ouvrir un hôtel dans la région. "Moi, je suis hyper heureuse". L'usine permet de produire 500 mètres cubes d'eau potable par jour, de quoi remplir le bassin de stockage pour alimenter la micro-région.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Emmanuelle Rouillon, Philippe Pelletier

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