VIDÉO - Quand la Russie assemble des Citroën C5... en toute illégalité

Publié le 28 mars 2024 à 18h09, mis à jour le 28 mars 2024 à 22h28

Source : TF1 Info

Alors que Stellantis a quitté la Russie depuis 2022, en réaction à la guerre en Ukraine, l'ex-usine de Kalouga assemble au nez et à la barbe du constructeur des Citroën, avec la complicité d'un partenaire chinois.
Une situation saugrenue qui permet à Moscou de contourner les sanctions internationales.
Et face à laquelle la marque française aux chevrons se retrouve totalement démunie.

C'est une histoire qui risque de nuire à la réputation de Stellantis. Malgré l'arrêt de leur production en Russie depuis avril 2022, décision prise le groupe automobile franco-italo-américain dans le cadre des sanctions économiques internationales frappant Moscou en réponse à l'invasion de l'Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine, des Citroën vont bientôt ressortir des lignes d'assemblage.

L'entreprise russe Automotive Technologies a annoncé, mercredi 27 mars, avoir commencé à assembler des modèles de Citroën C5 Aircross dans une ancienne usine Stellantis, située à Kalouga, au sud-est de Moscou. "Le 27 mars, l'assemblage par lots des crossovers Citroën C5 Aircross a commencé à l'usine de Kalouga", a confirmé la société russe dans un communiqué. "Les voitures arriveront dans les salons des concessionnaires officiels Citroën en mai 2024, mais il est possible de réserver une voiture dès avril." 

Mais comment cela est-il possible ? Reuters relate que des opérateurs russes de l'usine se sont associés, en 2023, à un partenaire chinois, le groupe Dongfeng Moto, ex-partenaire de PSA (devenu Stellantis) en Chine, pour commencer à fabriquer de "nouvelles versions" de modèles Citroën. La société chinoise exploite avec Stellantis une coentreprise commerciale en Chine, à travers laquelle elle peut construire et vendre des voitures dans "l'Empire du Milieu".

Des Citroën importées en kits

En décembre dernier, selon l'agence de presse, citant des données douanières et deux personnes proches du dossier, Automotive Technologies a ainsi importé au moins 42 kits automobiles pour les assembler. "Il n'est pas clair si les kits en provenance de Chine contenaient des pièces tombant sous le coup des sanctions occidentales contre la Russie, auxquelles Pékin n'est pas partie", écrivait Reuters. 

La page d'accueil d'Automotive Technologies vantant la Citroën C5 Aircross.
La page d'accueil d'Automotive Technologies vantant la Citroën C5 Aircross. - AUTOMOTIVE TECHNOLOGIES

Déjà interrogé en février par l'agence de presse, qui avait révélé l'information, Stellantis a réitéré sa réponse qu'elle a "perdu le contrôle de ses entités en Russie". Ce qui confirme, comme elle le suggère, que le troisième constructeur automobile mondial n'était pas au courant des importations.

D'autres marques que Citroën pourraient être victimes du programme d'importations parallèles mis en place par Moscou. "Certains approvisionnements continuent d'arriver dans le pays. (...) Cela permet aux importateurs d'importer des produits de l'étranger sans l'autorisation du propriétaire de la marque", affirme Reuters. Un casse-tête qui met en évidence le manque de contrôle des entreprises occidentales sur leurs marques après avoir suspendu leurs activités russes ou quitté le pays depuis l'invasion de l'Ukraine.


Yohan ROBLIN

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