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Village des athlètes, nage dans la Seine, transports… les promesses tenues, incertaines ou non tenues des JO 2024

Publié le 28 mars 2024 à 19h48

Source : TF1 Info

Des millions de touristes sont attendus en juillet à Paris, pour les Jeux Olympiques puis les Jeux Paralympiques.
L’occasion, à quatre mois de l’événement, de faire le point sur les engagements pris au moment de la candidature.

Depuis le dépôt de la candidature en 2017, un long chemin a été parcouru pour organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques. Alors que l’événement se tient dans quatre mois, faisons le point sur le respect de certains des engagements pris à l’époque, de la gratuité du métro aux épreuves sur la Seine. 

  • Un village accessible aux handicapés : engagement tenu 

En 2017, la candidature officielle de Paris 2024 promettait une "accessibilité totale à tous les types de handicap" de tous les sites et infrastructures des Jeux, et notamment du Village olympique. Pour rappel, le Village des athlètes, installé à Saint-Denis, se prépare à accueillir 9000 sportifs handicapés.

Et son aménagement est "imaginé pour favoriser le ‘vivre ensemble’ et le développement d’une société inclusive, prenant en compte la diversité des besoins de chaque citoyen et notamment des personnes en situation de handicap", selon le site internet.  Un spécialiste accessibilité universelle à la SOLIDEO, la société en charge de la livraison des ouvrages olympiques, a détaillé les contours de cet aménagement à France Bleu Paris. Pierre-Antoine Leyrat a pris exemple sur la "signalétique multisensorielle", les "mobiliers d’assise inclusive" installés tous les 50 mètres, ou encore sur les "dénivelés avec des rampes" convenant aux personnes handicapées.

  • Une chambre de 12m² pour deux athlètes : engagement tenu 

Dans le détail, le Village des athlètes sera composé de plus de 7000 chambres. Dans sa candidature, Paris 2024 promettait qu’"aucune chambre accueillant deux athlètes ne sera inférieure à 12 m²" et que "les chambres simples seront également spacieuses". Toujours selon le site du Village olympique, la superficie des chambres doubles est conforme à ce qui était assuré.

  • Des sites d’entrainement à moins de 20 mn : engagement quasi tenu 

En 2017, les organisateurs s’engageaient à ce que "100% des sites d’entraînements, hors sites de compétition" soient "situés à moins de 20 minutes du Village", afin de faciliter le déplacement des sportifs. La proximité entre le village et tous les sites d’entrainements a finalement été rallongée de 10 minutes, avec une distance promise de 30 minutes. Une distance théorique bien sûr, qui n’inclut pas les aléas de la route et les embouteillages. 

Le futur restaurant des athlètes dans le Village olympique, en février 2023
Le futur restaurant des athlètes dans le Village olympique, en février 2023 - THOMAS SAMSON / AFP
  • Les épreuves de natation dans la Seine : engagement incertain

Les spectateurs devront assister aux épreuves de triathlon et de natation en eau libre directement sur les quais de Seine. Mais est-ce seulement possible ? À cette heure, la Ville de Paris assure qu’à l’occasion des Jeux, "les athlètes inaugureront la baignade dans le fleuve avec l’organisation d’épreuves olympiques", ouvrant la voie à "trois sites de baignade" grand public pour l’année 2025. Par exemple, les épreuves de natation doivent démarrer du Pont Alexandre III, dans la Seine. 

Les organisateurs ont déjà prévenu que si les précipitations étaient trop fortes, les épreuves seraient décalées de quelques jours. Mais l’inquiétude se fait sentir chez certains sportifs concernés. C’est le cas de la championne olympique Ana Marcela Cunha, selon qui "la Seine n’est pas faite pour nager" et qui a appelé à une alternative.  

  • La cérémonie d’ouverture sur la Seine : engagement incertain

Pour l’instant, l’organisation de la cérémonie d’ouverture le 26 juillet est maintenue sur la Seine, entre le Pont d'Austerlitz et le Pont d'Iéna. Mais l’existence de "plans B et C" a pu être évoquée par Emmanuel Macron. Le Stade de France pourrait être une solution de repli en cas d’imprévu ou de risque lié à la sécurité, alors que le pays est repassé en alerte Vigipirate "Urgence attentat".

  • 100% des déplacements en transports : engagement incertain

En 2017, le dossier de candidature assurait que "100% des spectateurs" des JO se déplaceraient "en transport en commun durable". Là encore, les expectatives semblent éloignées de la promesse de départ. La disponibilité des transports, qu’il s’agisse du RER, du métro ou encore du bus, est la grande question autour de ces Jeux, qui doivent accueillir pas moins de 15 millions de visiteurs, dont 65% de Français détenteurs de billets.

En dévoilant le plan transport, la présidente de la région Ile-de-France a notamment promu les déplacements à pied pour les visiteurs les plus jeunes : "Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche. C’est bon pour la santé. (…) Un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, on espère qu’entre 25 et 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied."

  • La gratuité des transports pour tous : engagement non tenu

Dans la candidature officielle, on retrouve bien la garantie d’un "accès gratuit au réseau de transport en commun pour les détenteurs de billets le jour de la compétition et pendant toute la durée des Jeux Paralympiques pour les personnes accréditées". Ce ne sera finalement pas le cas, avec un billet au tarif unique de 4 euros pour l’ensemble des visiteurs. La raison avancée par le comité d’organisation, comme nous l’expliquions ici, est l’inflation avec une hausse de 10% des dépenses affectées à la compétition et la réduction des coûts.

  • Une cérémonie ouverte à tous : engagement non tenu 

En 2017, les organisateurs promettaient que les cérémonies d’ouverture et de clôture "seront accessibles à tous, avec des prix abordables à partir de 24 euros (27 dollars)". Finalement, la jauge d’un million de spectateurs a été ramenée à 326.000 et l’accès à l’événement se fera sur invitation. Devant le Sénat, début mars, Gérald Darmanin a expliqué que les 222.000 billets gratuits ne seront plus ouverts au grand public, mais à la discrétion des collectivités ou du comité d’organisation. Par exemple, le département de la Seine-Saint-Denis a annoncé la distribution à ses habitants de 28.000 places pour la cérémonie. La promesse d'une cérémonie populaire s'éloigne un peu plus, avec des billets dont les tarifs peuvent avoisiner les 2700 euros.

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Caroline QUEVRAIN

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