Dorothée a cru avoir "gagné à la loterie"... avant de découvrir la vérité sur son héritage

par La rédaction de TF1 | Grand Reportage : Frédérique Mergey et Sophie Rabiller
Publié le 29 avril 2024 à 12h42

Source : Grands reportages

Les héritages sont parfois empoisonnés.
C'est l'expérience inattendue à laquelle se retrouve confrontée Dorothée depuis le décès d'un cousin perdu de vue.
Elle a témoigné dans le magazine de TF1 "Grands Reportages" sur ce legs bien plus compliqué que prévu à gérer.

Qui n'a jamais rêvé d'hériter d'un vieil oncle d'Amérique ? Ce vœu inespéré est devenu réalité pour Dorothée quand une généalogiste lui a annoncé, il y a trois ans, qu’elle héritait de l’appartement d’un cousin perdu de vue, situé en plein centre-ville d'Annecy. "C'est un peu bouleversant, on est quand même pris par l'émotion", confie-t-elle dans la vidéo à retrouver ci-dessus, replay du magazine "Grands Reportages" sur les héritages empoisonnés diffusé ce week-end sur TF1. "Et puis, j'ai quand même tout de suite pensé à cet appartement, parce qu'à ce moment-là, je ne travaillais pas, donc il y a le côté : ah ouais sympa, super nouvelle", poursuit-elle, confiant avoir "toujours fantasmé" sur ce bien. "Il y a un sentiment : j'ai gagné à la loterie quelque part", lance-t-elle. 

Mais la réalité l’a vite rattrapée. Si la jeune femme ne connaissait à son cousin aucune autre famille et était convaincue que l'appartement en plein cœur d'une des villes les plus chères de France lui revenait, elle a dû se faire une raison : elle n'en est finalement pas la seule héritière. La généalogiste à qui a fait appel le notaire a en effet découvert au cours de son enquête que si Dorothée est bien la seule du côté maternel, l'autre branche compte, elle, sept autres héritiers. Et ces derniers ont le droit à la moitié de l'héritage. 

"Quand on hérite, il faut avoir de l’argent"

En conséquence, elle doit non seulement partager ce legs avec sept parfaits inconnus de la branche paternelle, mais l’appartement laissé par le défunt est aujourd’hui squatté par un homme présenté comme un ami avec qui il vivait et qui serait toujours dans les lieux. Or, le bien, qui a été estimé à 120.000 euros environ, perd 40% de sa valeur lorsqu'il est occupé par un squatteur. "C'est un héritage plus ennuyeux qu'autre chose, je pense", lance-t-elle lors d'un rendez-vous chez le notaire, en apprenant ces découvertes. Elle a par la suite également appris que le défunt n'était pas à jour dans ses charges de copropriété et que l'addition s'élevait à 5000 euros pour les héritiers.

Dans ce contexte, Dorothée, qui songe à racheter les parts de ses cohéritiers pour être la seule propriétaire, doit bien faire ses calculs avant d’accepter cette lourde succession. Mais le jeu en vaut-il la chandelle  ? "Quand on hérite, il faut avoir de l’argent de côté, pour pouvoir payer avant de pouvoir toucher l’héritage !", souligne à ses côtés son mari. 

Des frais qui s'accumulent

Le détail des frais que leur a adressés la notaire semble lui donner raison. En cumulant les droits de succession, la déclaration de succession, le rachat des parts des héritiers, les frais d'expulsion et les frais de la généalogiste, Dorothée devrait débourser au total 114.000  euros. À cela devra s'ajouter d'importants travaux, à raison de 1500 euros par m² pour une surface de 45 m² soit environ 60.000 euros, le tout pour un montant total de 181.700 euros.

Si un héritage est parfois synonyme de casse-tête et de tensions au sein des familles, c'est aussi l'occasion d'exhumer des souvenirs. C'est aux cotés de sa mère, au travers de photos notamment, que Dorothée a appris à mieux connaitre son cousin qui avait été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 20 ans, marquant le début d'une longue errance. "Ça reste mon cousin et c'était quand même mon parrain", ajoute-t-elle celle qui a décidé après réflexion de conserver ce bien au sein de sa famille, à condition de pouvoir racheter la part des autres cohéritiers. Si six d'entre eux semblent d'accord, Dorothée doit encore s'armer de patience pour connaitre le verdict concernant le septième. Il s'agit en effet d'une femme sous tutelle et pensionnaire d'un Ehpad en Belgique, dont le statut nécessite de passer par le juge des tutelles, avec encore plusieurs mois d'attente. D'ici à la décision du juge, tous les mois, c'est 250 euros qui s'envolent pour la gestion de l'appartement. 

A titre de repère, sur les 420.000 successions réalisées en 2023 en France, deux tiers des héritages reçus sont inférieurs à 30.000 euros et 87 % inférieurs à 100.000 euros.


La rédaction de TF1 | Grand Reportage : Frédérique Mergey et Sophie Rabiller

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