Gabriel Attal sur TF1 : comment il envisage de réformer l'assurance chômage

par Y.R.
Publié le 27 mars 2024 à 21h52, mis à jour le 28 mars 2024 à 6h56

Source : TF1 Info

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé, mercredi 27 mars, au JT de 20H de TF1, souhaiter une réforme de l'assurance chômage pour l'automne.
"Une des pistes, c'est de réduire cette durée de plusieurs mois" mais pas en-dessous de 12 mois, a-t-il indiqué, alors qu'elle est aujourd'hui de 18 mois.
Inquiets après cette annonce, plusieurs syndicats ont réagi en dénonçant un projet "inacceptable".

"Oui, il y aura une réforme de l'assurance chômage cette année." Invité du JT de 20H de TF1, mercredi 27 mars, après un séminaire gouvernemental à Matignon consacré au travail, au moment où les dépenses sociales sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé à 5,5 % du PIB en 2023, Gabriel Attal a confirmé une réforme de l'indemnisation des chômeurs. 

"Notre objectif d'atteindre le plein emploi, qu'il y ait davantage de Français qui travaillent. Et donc, je le dis, mon objectif, ce n'est pas de m'en prendre à tel individu ou aux chômeurs, c'est de faire bouger un système pour inciter davantage à la reprise d'emploi", a affirmé le Premier ministre. "C'est ça le seul objectif qui est le nôtre."

Une vraie réforme, plus globale de l'assurance chômage
Gabriel Attal, Premier ministre

"Ce qui est certain, c'est que quand la négociation (sur l'emploi et l'assurance chômage des seniors, ndlr) été lancée, on était dans des conditions qui étaient totalement différentes, notamment d'un point de vue économique, par rapport au ralentissement. Et donc j'ai demandé à ma ministre du Travail (Catherine Vautrin) de préparer de nouvelles négociations", a-t-il indiqué. "Qu'on puisse relancer une discussion avec les partenaires sociaux autour d'une vraie réforme, plus globale de l'assurance chômage."

"Une des pistes, c'est de réduire cette durée d'indemnisation de plusieurs mois", a annoncé Gabriel Attal, mais "je ne pense pas qu'il faille que ça aille en-dessous de 12 mois", alors que la durée est actuellement de 18 mois en règle générale. "L'objectif, c'est de permettre aux bénéficiaires de retrouver un emploi. On voit qu'après un an, il y a beaucoup moins de reprise d'emploi", a-t-il expliqué, disant "entendre beaucoup de Français (...) qui n'arrivent pas à recruter". 

Une entrée "en vigueur d'ici à l'automne"

"Ensuite, vous avez le temps qu'il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage : six mois sur les deux dernières années aujourd'hui. Là aussi, on peut imaginer soit de dire qu'il faut travailler davantage ou que les six mois s'apprécient sur une durée moins longue, qui n'est plus 24 mois, mais qui est par exemple 18 mois. Enfin, le troisième levier, c'est celui du niveau d'indemnisation du chômage. Combien vous touchez quand vous êtes au chômage et comment est-ce que ça baisse en fonction du temps pour inciter à reprendre un emploi ? Là aussi, c'est une des pistes qui a moins ma préférence que les deux précédentes", a-t-il fait savoir. 

"Mais on va laisser les partenaires sociaux travailler." Et de conclure sur le calendrier : "Je veux que nous ayons les paramètres de cette réforme à l'été pour qu'elle puisse entrer en vigueur d'ici à l'automne, comme je m'y suis engagé."

"Inacceptable" pour des syndicats

L'annonce de cette nouvelle réforme, la troisième depuis 2019, a fait réagir des syndicats le soir même. "C'est inacceptable dans la méthode et dans le fond, la seule chose annoncée par Gabriel Attal ce soir, c'est encore taper sur les précaires ou les chômeurs", déclare à l'AFP Denis Gravouil de la CGT. La numéro un de la CFDT, Marylise Léon, prévient pour sa part : "Le régime d'assurance chômage ne peut pas être une variable d'ajustement budgétaire de l'État !". 

François Hommeril, président de la CFE-CGC, considère qu'elle est "la caractérisation de ce qu'est un discours populiste, c'est-à-dire méconnaître les faits, braver la réalité sans aucun état d'âme". Le leader de la CFTC, Cyril Chabanier, se dit lui "très inquiet". "Rendre plus difficile l'accès au chômage ou baisser l'indemnisation, c'est quelque chose qui ne fonctionne pas, ça n'a jamais fonctionné". Michel Beaugas (FO) dénonce, de son côté, "une belle fable" du Premier ministre "selon laquelle c'est l'assurance chômage qui empêche les employeurs d'embaucher". 


Y.R.

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