À quoi servirait la carte Familles monoparentales, proposée par des sénatrices ?

par Julie BRINGER
Publié le 29 mars 2024 à 14h03, mis à jour le 31 mars 2024 à 9h05

Source : TF1 Info

Deux sénatrices ont déposé une liste de propositions pour aider les familles monoparentales.
Parmi elles, l'expérimentation d'une carte imaginée sur le modèle de la carte Familles nombreuses.
Cantine, loisirs, mutuelle… elle donnerait accès à des tarifs avantageux.

Après la carte Familles nombreuses, une carte Familles monoparentales pourrait être expérimentée. Deux sénatrices ont présenté jeudi les conclusions d'une mission de trois mois menée par la Délégation aux droits des femmes sur les difficultés des mères ou pères célibataires. Des associations, la CNAF, le Haut Conseil de la famille, des sociologues ou encore des juristes ont été auditionnés depuis décembre.

"Nous proposons d'expérimenter une carte reconnaissant le statut de famille monoparentale", a annoncé la sénatrice (PS) Colombe Brossel, décrivant "un outil facile qui permette de répondre" aux difficultés notamment financières de ces parents célibataires. "46% des enfants vivant seuls avec leur mère vivent sous le seuil de pauvreté, c'est presque trois fois plus que les enfants qui vivent dans une famille composée d'un couple", a en effet relevé la présidente de la Délégation aux droits des femmes Dominique Vérien.

Des tarifs avantageux et accès prioritaires

La nouvelle carte donnerait accès à "un certain nombre de droits ou de prestations", a détaillé Colombe Brossel. Elle a notamment cité des "tarifs pour les centres de loisirs, les activités culturelles, les loisirs pour les enfants", tout comme pour la cantine ou pour la mutuelle.

Cette carte Familles monoparentales pourrait aussi être présentée à son employeur pour accéder à "des politiques RSE spécifiques" telles que "le doublement du nombre de jours de congé enfant malade", ou encore "la flexibilité des horaires". La sénatrice évoque également un "accès privilégié aux modes de garde" pour favoriser l'insertion professionnelle, tout comme un "accès préférentiel aux logements sociaux", sans donner de précision sur la façon dont ces recommandations pourraient s'appliquer.

Le reste du rapport recommande par ailleurs le maintien de l'ASF (l'Allocation de soutien familial) quand le parent gardien se remet en couple, ce qui entraîne actuellement sa suspension. La sénatrice (LR) Béatrice Gasselin réclame également d'"unifier les barèmes de calcul" de la pension alimentaire ainsi que de mettre en place un prélèvement à la source au cas par cas de cette pension quand elle n'est pas versée.

Aucun agenda n'est prévu pour l'expérimentation de ces mesures, puisqu'elles sont encore au stade de propositions. Le rapport doit être examiné par la ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry. Si elle décide de déposer un projet de loi pour les familles monoparentales, elle pourra reprendre ces recommandations ou s'en inspirer.


Julie BRINGER

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